Dossier de la conférence de presse de mercredi 18 janvier 2006
Imprimer
Contient
- Communiqué de presse - Politique contre
expertise scientifique :
Réflexions sur un projet d'ordonnance fédérale
concernant des mesures spécifiques à certaines races de chiens
- Pourquoi il est de notre devoir de prévenir le monde politique
contre les mesures liées aux races de chiens
- Résultats des études scientifiques récentes
- Statements
de vétérinaires comportementalistes européens
Prise de
position du président du Groupe de Travail Chiens
Dangereux sur le projet de modification de l'ordonnance sur la protection
des animaux et de l'ordonnance sur les épizooties
- Organisateurs
de la conférence de presse
Enthält
- Medienmitteilung - Politik versus Expertenwissen:
Zum vorgeschlagenen Massnahmenpaket: Rassespezifische Massnahmen
- Warum es
unsere Pflicht ist, die Politik vor einem Rasseverbot und vor anderen rassespezifischen
Massnahmen zu warnen:
- Résultats des études scientifiques récentes
- Statements
de vétérinaires comportementalistes européens
Prise de
position du président du Groupe de Travail Chiens
Dangereux sur le projet de modification de l'ordonnance sur la protection
des animaux et de l'ordonnance sur les épizooties
- Organisatoren
der Medienmitteilung
Communiqué de presse
Politique contre expertise scientifique : la loi « Blick »
Mesures spécifiques à certaines races de chiens
Cette conférence est organisée face aux mesures proposées
ce vendredi par l'OVF (office vétérinaire fédéral)
suite à l'accident fortement médiatisé d'Oberglatt
et mises en consultation jusqu'à ce jour. La présence d'une
bonne soixantaine de vétérinaires spécialisés en
comportement venant de toute l'Europe, qui tiennent un congrès
sur le thème de la hiérarchie est particulièrement importante
afin de faire le point sur l'efficacité de mesures en matière
d'accidents par morsure de chiens. L'expérience de différents
pays nous entourant et ayant pris des décisions législatives
et ayant un recul sur l'efficacité de celles-ci est de premier
intérêt.
Il est évident que l'ensemble de ces spécialistes éprouve
une forte compassion pour les victimes et souhaitent tous que des dispositions
réalistes et efficaces soient prises dans un maximum de pays. L'ensemble
des vétérinaires présents soutient les mesures de prévention
en matière de responsabilisation des propriétaires, de prévention
dans les écoles, de prévention en matière d'élevage,
sur des critères de socialisation, de choix de lignées non agressives,
etc. Tous reconnaissent l'inutilité de mesures racistes visant à éliminer
certaines races de chiens dans un but démagogique et politique.
La présence de la Dresse Colette Pillonel, ancienne experte de l'OVF,
des représentants de la STVV (société des vétérinaires
spécialisés en comportement suisses), des * Dr Claude Beata du
Dr Joel Dehasse, Belgique, de la Dresse Christine Halsberghe, De Bertand De
Putte, du Docteur Raimondo Colangeli, de la Doctoresse Sabine Schroll, (dip
DENVF, Autriche), d'éminents psychiatres français et belges,
et de nombreux vétérinaires spécialisés en comportement
soutient cette conférence.
Voici quelques statements de collègues européens et suisses
France
Une des règles de base en matière de prévention de la
drogue est de ne pas parler de drogue aux jeunes exposés. Parler des
dangers des produits à ces jeunes induit toujours une augmentation de
la consommation.
L'expérience française montre clairement que les mesures prises "contre
certains types" de chien ont abouti à l'augmentation de l'engouement
pour ces races dites dangereuses. La prolifération incontrôlée
de publications, plus ou moins fantastiques, décrivant les accidents
impliquant des chiens, a agi comme une formidable publicité.
Heureusement les chiens restent ce qu'ils sont et le législateur français
ne sera pas jugé sur l'efficacité de ses décisions.
Gérard
Muller, DMV, comportementaliste diplômé des écoles
françaises, Funding Diplomate du collège européen (ECVBM-ÇA),
chargé d'enseignement au diplôme français de comportementaliste,
vice président de ZooPsy.
Le Pit est-il un animal dangereux, une arme redoutable ou un chien comme les
autres, certes un peu plus puissant que la moyenne, mais dont le physique de
caïd attire les mauvais maîtres ? N'importe quel chien, non
maîtrisé, élevé dans des conditions déplorables,
peut se révéler tout aussi dangereux.
Mais un Cocker avec son regard attendrissant et le Labrador, chien guide
au physique de nounours ne sont pas, par essence, considérés
comme dangereux. Combien de propriétaires sûrs de cette destinée
ont fait confiance aux capacités intrinsèques de leur chien et
se sont retrouvés confrontés à un chien mordeur ?
Dans mon expérience, vétérinaire comportementaliste
diplômée,
responsable de la consultation à l'Ecole Nationale Vétérinaire
de Nantes, ils sont bien plus nombreux que les chiens visés par
la loi dont on se méfie tant. Dr Colette Arpaillange.
A la fin des années 90 en France, certaines races de chiens ont été utilisées
pour menacer, voire attaquer d'autres personnes. Ces chiens étaient
bien sûr retirés à leurs propriétaires et la SPA
française en a fait adopter un grand nombre en milieu familial sans
que ces chiens montrent de problèmes particuliers. C'est l'usage
de ces chiens et non le chien qui posait problème.
Dr Gilles Auptel,
ancien vétérinaire du refuge de Gennevillier
en région parisienne et vétérinaire comportementaliste
diplômé DENVF.
L'agressivité est un problème réel de santé publique
et les vétérinaires comportementalistes français entendent
témoigner avant tout de leur compassion pour les victimes. Ils souhaitent œuvrer
dans le sens de la réduction des accidents.
L'abord ethnique de la loi en France (certains types et races visés)
a fait dominer le nombre de chien incriminés mais n'a fait baisser
ni le nombre de morsures ni le nombre d'accidents fatals.
L'agressivité faisant partie du répertoire normal du chien,
il est prévisible que ce genre d'accidents se reproduise.
Il est important de créer un groupe de réflexion et d'action
qui se réunisse pour instituer :
- un processus fiable de récolte des données des accidents
liés
aux chiens et qui en fasse une analyse statistique sérieuse
- des procédés d'intervention rapide en cas d'accident
qui permettent de comprendre det d'analyser chaque cas afin d'affiner
les mesures de prévention.
Nous soulignons l'importance des programmes de prévention
qui en améliorant la connaissance de l'animal diminuent les
risques.
Claude Beata, Docteur Vétérinaire Comportementaliste, Président
de Zoopsy, Vice-président de l'Afvac, de l'ESVCE (European
Society of Veterinary Clinical Ethology), Trésorier de l'ECVBM – CA
(European College of Veterinary Behavior Medicine – Companion Animals)
La loi du 6 janvier 99, votée suite à une pression médiatique
injustifiée, a créé 2 catégories de chiens. Les
chiens de première catégorie ou chiens d'attaque (dont
le type Pitbull) et les chiens de défense (dont les Amstaff et les
Rottweilers). Cette loi raciste est basée uniquement sur des critères
morphologiques pour les chiens de première catégorie. Elle ne
tient pas compte des caractéristiques comportementales. Nous n'avons
pas de statistiques sur l'évolution du nombre de chiens dans la
première catégorie,
par contre, le nombre de chiens dangereux de deuxième catégorie
a considérablement augmenté ! Un bilan de cette loi devait être
déposé en 2001 sur le bureau de l'Assemblée Nationale,
nous l'attendons toujours !
Dr Christian Diaz, vétérinaire comportementaliste diplômé DENVF,
expert cour d'appel de Toulouse.
Belgique
Depuis 1999, les Ministres de Santé Publique et les gouvernements
fédéraux
belges ont étudié la possibilité de mettre en législation
des mesures contre l'agression canine, 6 groupes de travail formés
d'une centaine de spécialistes ont pu constater qu'il
n'y a pas de mesures liées à certaines races qui soient
défendables d'un point de vue éthique et scientifique.
La seule possibilité de réduire le danger consiste à responsabiliser
les détenteurs d'animaux, les rendre conscients de leur responsabilité vis-à-vis
de leur famille, de la société et de l'animal, et d'intensifier
les efforts pour mieux socialiser les chiens et augmenter la connaissance des
propriétaires et des victimes possibles sur le comportement des chiens.
En Belgique : 1999-2000 : 4 accidents mortels par chien ! …dont un par… un
St-Bernard. 10 millions d'habitants, 1,3 millions de chiens. Et depuis
2000 : zéro accident mortels.
Rudi De Meester, Vétérinaire comportementaliste diplômé DENVF,
ancien expert des ministres Delvoet et Tavernier.
La gestion de la dangerosité canine passe par une éducation
responsable des propriétaires. Une interdiction de race canine n'a jamais
démontré d'efficacité,
par contre la médiatisation des mesures de prévention et de respect
du chien ont montré leur efficacité." voir www.joeldehasse.com.
Joël Dehasse
Autriche
Il y avait, il y a et il y aura toujours des accidents - avec des chiens,
des voitures, dans la cuisine, dans le sport - partout dans la vie quotidienne...
la vie est dangereuse - on peut le trouver triste, mais c'est une réalité.
Eliminer des chiens de certaines races, d'une certaine gabarit ou type ne
change rien, absolument rien à ce fait.
Cependant il y a des mesures sensées et raisonnables de prévenir
et réduire ces risques:
- éduquer les propriétaires des chiens afin qu'ils soient
responsables pour les nuisances du fait de leur chien, qu'ils aient du respect
vis-à-vis des autres gens sans chien
- éduquer les enfants comme cela est déjà parfaitement
fait en Suisse, suivant des programmes définis
- éduquer les éleveurs et les gens qui achètent un chien
sur l'importance de la génétique et la socialisation du chien
- utiliser des lois - mais vraiment appliquées! - qui existent déjà contre
l'abus d'un chien pour le combat - c'est illégal
- prendre des mesures individuelles - également couvertes par les lois
- dans les situations où un chien présente un trouble de comportement,
que c'est annoncé à l'exécutif
est très souvent négligé et traité comme un délit.
Tous les accidents mortels en Allemagne et en Suisse du fait de chiens
type pitbull étaient
le fait de chiens connus et dénoncés.
Dr Sabine Schroll, Vétérinaire comportementaliste diplômé DENVF
Italia
La législation actuelle en Italie concernant les chiens dangereux se
base sur la répétition d'une ordonnance qui devait mettre
fin à une situation soudaine et définie dangereuse pour la société.
Pourtant c'est la troisième fois que se renouvelle cette ordonnance
dénommée STORACE , du nom du dernier Ministre Storace. Le résultat
a été, d'une part l'impossibilité d'application
de cette ordonnance, et d'autre part l'agrandissement du fossé séparant
les amis des ennemis des animaux en Italie.
Cette Ordonnance, comme d'autres lois régionales, n'a
pas appliqué la création des enseignements sur la prévention
et cours de formation des propriétaires et de leurs chiens, et n'a
pas envisagé une législation sur un développement comportemental
correct du chiot, conseillé par un document unitaire des Vétérinaires
Italiens.
La legislazione attuale in Italia concernente gli animali pericolosi si basa
ancora sulla replica di un Ordinanza che era un tamponamento di una situazione
improvvisa e definita pericolosa per la società.
Al contrario è la terza volta che si rinnova questa Ordinanza definita
dall'allora ministro della Salute Sirchia e ora denominata Storace dal
nome dell'attuale Ministro; il risultato è stato da una parte
la non applicazione (impossibilità di applicazione) dell'ordinanza
mentre purtroppo ha aumentato la forbice tra gli zoofobi e gli zoofili in Italia.
Viene ribadita in allegato una lista di razze definite potenzialmente pericolosi,
pur se ridotta da 18 a 17.
In effetti siamo riusciti a svuotare di contenuto questa ordinanza, in quanto
gli obblighi sono quelli di una assicurazione di responsabilità civile
per danni causati a terzi; gli obblighi poi si estendono a tutti i cani e fanno
riferimento al regolamento di Polizia veterinaria vigente.
Non abbiamo ad ora dei dati ufficiali sulle aggressioni in Italia, mancando
un centro epidemiologico nazionale.
Oltre a questo riferimento legislativo esistono delle leggi regionali, quali
la 33/ 2003 della Regione Lazio in materia di “cani da presa, molossi
e loro incroci” dove la lista delle razze trova dei cambiamenti, senza
nessuna spiegazione della scelta del legislatore:” pitbull, staffordshire
terrier, staffordshire bull terrier, bullmastiff, dogo argentino, dogue de
Bordeaux, fila brasileiro, cane corso e loro incroci”. Troviamo quindi
ad esempio il Dogue de Bordeaux e il Corso e non il Rottweiler!
Anche in questo caso la legge è stata disattesa e non ha trovato applicazione,
soprattutto per l'aspetto per noi più importante, cioè la
creazione di percorsi formativi dei proprietari e dei loro cani.
La posizione dei Veterinari Italiani (FNOVI, ANMVI, SISCA) ha ribadito la
sua contrarietà alla decisione di legare la potenziale pericolosità ad
una spiegazione razziale, confutata dai dati scientifici mondiali, mentre auspica
attraverso un documento unitario la creazione di cultura zoofila e di responsabile
gestione dell'animale, oltre ad una nuova legislazione che affronti globalmente
la tematica animale. Tutto ciò per una salvaguardia e proficua convivenza
degli attori di una società civile moderna: uomini e animali.
La volontà politica in Italia va comunque in questa direzione, infatti
sono stati approvati dei regolamenti comunali (es.Roma , Milano) oppure sono
in itinere delle leggi regionali che affrontano tutte le tematiche sugli animali:
benessere, tutela degli animali, prevenzione e controllo del randagismo, pet-therapy.
Hanno chiesto il nostro apporto tecnico, scientifico che abbiamo accordato
con entusiasmo.
Suisse
Prise de position de la SVS sur le dispositif de mesures « chiens dangereux » proposé par
l'OVF le 13 janvier 2006:
Avant-propos :
Dès le lundi qui a suivi l'accident d'Oberglatt, la SVS a été en
contact avec l'OVF. Nous avons notamment participé à une conférence
téléphonique réunissant les vétérinaires
cantonaux ainsi qu'à une rencontre avec l'OVF, l'AVSC, des représentants
de divers cantons, des associations cynologiques et d'autres milieux intéressés.
Lors de cette séance, nous avons pu constater qu'aucun des intervenants
ne défendait nommément une liste liée à une ou
des races ou types de chiens, mais que la pression mise par les médias
sur le gouvernement et, à travers lui, sur l'OVF était considérable
et qu'il serait difficile d'y échapper. Depuis la conférence
de presse de l'OVF vendredi passé, le Président de la SVS,
des membres du Comité et du Secrétariat ont eu de nombreux contact
avec les médias et des collègues sur ce thème.
La position de la SVS reste la suivante :
La Société des Vétérinaires Suisse (SVS) est ouverte à toute
mesure visant à améliorer la sécurité vis-à-vis
des chiens à deux conditions: premièrement, les mesures doivent
RÉELLEMENT augmenter la sécurité de la population et,
deuxièmement, elles doivent être REALISTES ET APPLICABLES.
La SVS soutient de très nombreuses mesures contenues dans le paquet
de l'OVF, en ce qui concerne notamment la prévention, l'annonce des
morsures, le meilleur contrôle de l'élevage et de l'importation.
Par contre, notre société considère que des mesures liées à des
races ou des types de chiens ne sont pas adéquates (cf les expériences
des pays voisins). Elles nous paraissent très lourdes, inapplicables
et franchement arbitraires et elles sont susceptibles de donner un faux sentiment
de sécurité à la population. Concrètement, elles
ne sont pas applicables pour diverses raisons, la première étant
que l'appartenance à une race ou à un type est extrêmement
difficile à établir. En tout état de cause, la SVS ne
veut pas être prise en otage par une disposition discutable et démagogique
et elle refuse, en tant qu'organisation professionnelle, d'être impliquée
dans l'identification des chiens qui devraient être soumis à des
mesures particulières au vu de leur race ou de leur type.
Enfin, la SVS regrette que le hearing ait lieu après information de
la presse et de l'opinion publique. Nous doutons qu'il soit possible de prendre
en compte sérieusement les avis des milieux intéressés
dans ces conditions. Une prise de position écrite sera toutefois rédigée
d'ici mercredi et remise à l'OVF lors du hearing.
Dr Charles Troillet, président des vétérinaires suisses.
Liste des participants à la conférence de presse
Dr Claude Beata
Claude Beata, Docteur Vétérinaire,
Dip. ECVBM-CA,
Président, www.zoopsy.com,
Lui écrire,
France
Tel. 33 609 611 611
Dr Joël Dehasse
Dip. ECVBM-CA
Président du GERC
Doctoresse Christine Halsberghe
dip DENVF
Présidente VDWE,
Belgique
Bertand De Putte
Professeur à Maisons-Alfort et éthologue
Docteur Raimondo Colangeli
dip DENVF, medico veterinario
Via dei Gracchi 297/a
Roma 00192
Tel.
0039/063214709- 0039/3476315513
Doctoresse Sabine Schroll
dip DENVF
Autriche
Doctoresse Colette Pillonel
Ancienne experte de l'OVF, des représentants
de la STVV
Représentants de la STVV et de la SVS (société des
vétérinaires spécialisés en comportement
suisses et société des vétérinaires suisses)
:
Dr Romaine Spahr (VS),
Dr Alain Von Allmen (NE),
Dr Blaise Voumard,
Dr Anne-Marie Villars (Vd)
Et tous les participants au congrès.
|